Origine naturelle ou chimique ?

Tout d’abord, il est nécessaire de rappeler que les fibres d’origine naturelle sont les premières à avoir été utilisées.
Pas très surprenant, non ?

Cependant, bien qu’elles aient été utilisées pendant de nombreux millénaires, une problématique s’est posée.

Si la matière première est naturelle, nous pouvons optimiser sa production, mais pas en être 100% responsables.

La qualité dépendra de la météo, de la politique en vigueur, de tout un tas de facteurs qu’il n’est pas possible de prévoir.
Au 20e siècle, l’industrie textile a été capable de réaliser une prouesse technique : les tissus synthétiques

Enfin, nous étions capables de maîtriser la production de A à Z.
Nous pouvions adapter la structure chimique en fonction des besoins et de son esthétisme.

En bref, une fibre ultra-personnalisable.

Même si les mentalités évoluent en se posant la question de durabilité concernant les textiles synthétiques, il est très compliqué de rivaliser avec des matières naturelles comme la laine ou la soie avec des textiles synthétiques dont on peut modifier les propriétés à volonté sous la seule condition de la recherche et développement.

Quelles sont les fibres naturelles ?

⚠️ Disclaimer : C’est une liste non exhaustive et regroupe les principales sous-familles et ne représente en aucun la totalité des matières – liste s’étendant année après année.

Fibres végétales

  • Poils séminaux (graines) : coton, kapok, etc.
  • Liber (tiges) : lin, chanvre, ramie, jute, kénaf, genêt
  • Enveloppe de fruits : fibre de coco
  • Feuilles : ananas, sisal, abaca, raphia
  • Sève : latex

Fibres animales

  • Tonte : laine, lamas, cachemire, mohair, angora, chameau
  • Sécrétions : soie, soie d’araignée

Fibres minérales

  • Aluminium
  • Carbone
  • Céramique
  • Fils métal
  • Silicone

Quelles sont les fibres chimiques ?

La majorité d’entre elles sont issues des végétaux (cellulose) : pin, bambou, eucalyptus, etc.

Fibres qui sont trop courtes pour être utilisées telles quelles. C’est la raison pour laquelle des traitements chimiques sont requis pour les rendre utilisables en filature.

Il est également possible d’utiliser le processus de protéine régénérée.
Mais c’est beaucoup plus rare.

Tu as aussi la caséine de lait (lanital : moins résistant que la laine/soie), mais inattaquable par les mites sans oublier son infeutrabilité), les carapaces de crustacés (chitine : souvent utilisé dans les biotechnologies, la médecine. C’est un matériau biodégradable, biorésorbable et non toxique).  Ou encore les algues brunes (alginate : hydrophobe souvent utilisé dans les étoffes aériennes).

Cellulose (pour la plupart) :  

  • Cellulosique : bonne absorption (80/120 %), faible isolation : main fluide, mais poids plombant tout en sachant qu’elles peuvent se rigidifier au contact de l’humidité (viscose, rayonne, cupro)
  • Polynosiques : résistantes à l’humidité, séchage rapide, main très souple, mais élastique (modal, lyocell)
  • Dérivés : faible absorption, propriétés similaires aux synthétiques, le triacétate est souvent utilisé pour le plissé dû à sa forte résistance thermique (acétate, triacétate)

Quels sont les principaux aspects des fibres artificielles ?

Les fibres artificielles sont conçues à partir de matériaux naturels à l’opposé des fibres synthétiques.

  • Viscose : filament continu (ressemble à la soie)/fibres courtes (aspect similaire au coton), majoritairement utilisé en RTW — Womenswear
  • Cupro : fibre très soyeuse, propriétés similaires à la viscose, mais est utilisé dans la thématique des soieries
  • Modal : résistance à l’humidité, souple, doux, fin. Très utilisé sur des parties en contact direct avec la peau. Utilisé dans la lingerie et la maille
  • Lyocell : cette fibre est solide, propose une main insaisissable, mais surtout souple. Souvent utilisé dans le jeanswear grâce à sa résistance aux délavages
  • Acétate/Triacétate : peu résistants. Majoritairement retrouvé dans les doublures et la fourrure synthétique

Fibres synthétiques (recours aux procédés chimiques)

La majorité d’entre elles proviennent du pétrole (une option est également viable pour le recyclage des fibres synthétiques — polyester recyclé par exemple — déjà existantes). Ou de certains végétaux.

Qu’est-ce qui caractérise une fibre synthétique ?

  • Pouvoir absorbant très faible : séchage rapide, ne se salit que peu — matériau très utilisé dans le sportswear
  • Résistance fongique : n’étant pas d’origine naturelle — ce tissu n’est pas parasité par des mites
  • Infroissabilité : le repassage est inutile
  • Électricité statique : très présente
  • Malléabilité : thermoplasticité — ce sont les seules fibres qui changent d’aspect sous la contrainte de la chaleur — ce qui facilite le plissage, différents ennoblissements, le laser, etc.

Principales catégories de matières synthétiques 

  • Polyesters : très résilients, résistent à l’abrasion, aux produits chimiques, à la lumière, mais aussi résistants à la chaleur
  • Polyamides : une version plus légère que le polyester, mais plus élastique, facile à teindre
  • Polyuréthanes : plus robustes que le latex
  • Élasthannes : s’étirent jusqu’à 6x de sa longueur initiale, sèche très rapidement, reprend sa forme à l’infini
  • Acryliques : main moelleuse, légère et gonflante
  • Polypropylènes : hydrophobe, très légère et isolantes
  • Chlorofibres : isolantes — elles transforment l’électricité statique en chaleur
  • Aramides : très haute résistance (Kevlar, etc.)

Exemples des principales fibres 

  • Pétrole et/ou charbon : polyamides, polyesters, polyuréthanes, acryliques
  • Charbon et/ou chaux : chlorofibres, élasthanne
  • Gaz : fluorofibres (Gore-Tex, etc.)
  • Réaction chimique : aramides (Kevlar)

La fabrication du fil – de la matière première à l’étoffe

Deux notions élémentaires sont à connaître :

  • Filament (fibre continue) : bien que le filament puisse être considéré comme un fil, il est globalement utilisé dans la gamme de lingerie
  • Filé de fibres (fibres discontinues) : ils ne sont pas utilisés en tant que tels, c’est un ensemble qui est rassemblé via une torsion. Ils pourraient être définis en 2 sous-catégories, à savoir : fibres courtes, longues et extralongues
⚠️ Piqûre de rappel : Plus la fibre est longue, plus elle peut être fine et résiliente. Par exemple, la soie qui est la fibre naturelle la plus longue au monde (500/1500 m en moyenne) est aussi l’une des plus résistantes. Elle est plus résistante que la laine et peut être aussi résistante que le Polyamide 66, réputé pour sa résilience.

Principales familles de construction de fils – filature & filage

L’ensemble est tordu pour former le produit final.

Ils peuvent être divisés en 3 sous-catégories :

  • Fils simples : 2 brins tordus (ou +)
  • Fils retors : 2 fils simples retordus (ou +)
  • Fils câblés : 2 fils retors torsadés (ou +)

Il est à noter qu’il existe 2 sens de torsion. De gauche à droite, mais aussi de droite à gauche.

N’oublie pas que plus la torsion est importante, plus l’ensemble sera compact, plus il sera résilient.
En règle générale, le choix d’une de ces constructions est lié à une recherche esthétique, mais aussi des propriétés que l’on souhaite y apporter sans oublier sa main.

Cependant, s’il est trop tordu, le fil ondulera : c’est ce que l’on appelle la torsion crêpe. 
En évoquant cette torsion, tu obtiendrais un rendu sec et qui n’est pas lisse.

Ayant un poids assez important, le textile créé à partir de ce fil propose une très bonne alternative pour réaliser du drapé ou du volume nécessitant un plombé.

Les fils guipés

Sous-composés d’une partie immobile (l’âme) enroulée de sa couverture.

Ils sont utilisés pour créer 3 différents types de fils :

  • Fils lamés : obtenu par retordage de fils textiles et de fil métallique, sous forme de lame
  • Fils élastiques : la matière utilisée pour l’âme est le caoutchouc puis recouvert de fil textile
  • Dévorage : on applique un produit chimique sur la couverture qui disparaîtra, mais qui protègera l’âme dans le but de faire apparaître des graphismes
⚠️ Cette technique a la fâcheuse tendance d’être beaucoup plus fragile que ses consœurs, l’usure aux endroits les plus fragiles peut défaire le procédé en faisant apparaître de petits filaments.

Les fils fantaisie

Ce qui apporte un effet particulier.
Ils regroupent l’ensemble des différents types de fils restants à avoir : le fil chenille, ruban, etc.

Cas particuliers :
Beaucoup de tissus au caractère unique peuvent être nommés en fonction du fil utilisé lors de la conception comme le flammé, le crêpé, la bouclette, etc.

Vocabulaire technique du textile

En tant que professionnel, il est nécessaire de connaître les principaux termes techniques concernant les fils dans le but de comprendre les informations issues du dossier technique sur le sample fourni dans le but de comprendre la qualité et les propriétés de celles-ci.

Quelques des principales notions :

  • Double retors : assemblé de fils retors en chaîne & trame (coton+mélange coton)
  • Peigné : laine & coton — par exemple, la laine peignée est créée à partir de longues fibres a contrario de la laine cardée (fibres courtes). Celle qui est peignée a un effet beaucoup plus net quant à la cardée a un effet beaucoup plus brouillon. Il est très rare qu’un produit affiche la mention de laine cardée à moins que cela soit l’effet escompté.
  • Ring : c’est un fil solide qui peut atteindre une finesse inégalable (fibres végétales)
  • Open end: Ce sont des fibres libérées qui nécessitent peu de temps de fabrication, mais proposent un effet très pelucheux, brouillon (fibres végétales)

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